Madame Nora Berra, Secrétaire d’État chargée de la Santé, précise dans sa préface que cet ouvrage « fournit aux acteurs et décideurs de santé publique un éclairage actuel sur l’activité quotidienne des médecins généralistes. »
Il aborde notamment (pages 177-201) la prise en charge des addictions par les médecins généralistes :
« Depuis deux décennies, la prise en charge des addictions par les médecins généralistes a considérablement évolué, dans le domaine du tabagisme, mais aussi de l’alcoolodépendance et des problèmes liés à l’usage d’autres substances psychoactives. Dans le champ des drogues illicites, les autorités se sont progressivement engagées, à partir de la fin des années 1980, dans la politique de réduction des risques. En parallèle, la montée en puissance d’une nouvelle discipline à la fin des années 1990, l’addictologie, avec la création d’un diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) et de nombreux diplômes universitaires (DU) et capacités, a contribué à donner une place importante au tabac et à l’alcool parmi les substances psychoactives justiciables de modes de prise en charge spécifiques. L’introduction de l’addictologie a également modifié la manière d’aborder les addictions d’un point de vue de santé publique, en insistant sur la nécessité de développer une prise en charge en deux temps, pour pouvoir prendre en compte des usagers aux profils multiples : repérage précoce des consommations à risque (en particulier grâce aux médecins généralistes) puis, le cas échéant, orientation vers une structure spécialisée.
Le développement d’une approche centrée sur les comportements plutôt que sur les produits s’est traduit plus récemment par la mise en place de centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), qui remplacent désormais les centres de soins spécialisés pour toxicomanes (CSST) et les centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA).
Ces changements de paradigme se sont combinés et ont trouvé un écho dans les pratiques des professionnels de santé, qui ont même parfois précédé et inspiré l’institutionnalisation de nouveaux modes de prise en charge. »
Télécharcher le document (Gautier A., dir. Baromètre santé médecins généralistes 2009. Saint-Denis : Inpes, coll. Baromètres santé, 2011 : 266 p.) :Baromètre Santé médecins généralistes 2009